RETOUR
DU VIRTUEL
AU RÉEL :

Les percements

LES IMAGES SONT CLIQUABLES
Lorsque la simulation a conceptualisé et optimisé les choix techniques les plus pertinents, il faut refaire le chemin à l'envers, retourner du virtuel au réel.

La stratégie consiste tout d'abord à définir les points de percement sur la surface du modèle numérique. C'est-à-dire les points par où passeront les goujons. Pour les reporter sur la pierre, il faut repérer sur l'objet et son clone un ensemble de points pertinents puis mesurer la distance qui les sépare du point de percement et reporter cette distance au compas par un tracé au crayon sur la pierre. Les tracés se croiseront sur les points de percement. Le quatrième confirmera les trois autres.

Afin de reporter sur l'objet réel les axes de percement, il faut tout d'abord créer deux plans (XZ et YZ) se croisant sur chacun des axes à définir. Il seront reporté sur les blocs de la statue par des faisceaux lasers plans dont l'exacte corrélation de position sur l'objet et son clone est définie par un ensemble de mesures prises entre ces plans et les points pertinents.

Enfin, les plans laser étant défini et mis en place, ils serviront aussi au placement du système de percement. Il s'agit d'un mécanisme de translation former d'un rail et de deux chariots. Le premier est porteur du bloc le plus petit (la tête sur l'image de droite) et le second est porteur de la perceuse.

Les rails seront donc parallèles aux deux plans laser. Un autre jeu de rails crée une translation perpendiculaire qui réglera latéralement l'axe de percement. Un dernier réglage défini précisément la hauteur correspondant de sorte que la mèche point le point tracé sur la pierre et que les faisceaux lasers vertical et horizotal marquent parfaitement le centre de la mèche et du mandrin.

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Il fallut jouer avec le temps pour éviter que la flexibilité de la mèche ne dévie la trajectoire vers les zones tendres (un stationnement de la mèche finit par corriger les défauts de trajectoire). Finalement il ne nous fallu déplorer qu'un petit centimètre de déviation.

A l'inverse, le percement du trou du tendeur dans le bloc de la cuisse (ci-contre à droite) à utiliser le trou dans la base comme guide, le genou étant placé sur un chariot en parfait ajustement au bloc de la base.

Le percement du trou destiné au câble tendeur a bien entendu été la plus intéressante démonstration de l'utilité de cette méthodologie. Un trou de 80cm avec un mèche fine demande en effet une précision d'autant plus grande que la trajectoire passe à proximité de la surface de l'oeuvre (voir le croisement des deux plans sur l'image de gauche).

Le risque le plus important vient de l'hétérogénéité du matériau. Le Neptune était en particulier taillé dans un bloc de marbre blanc présentant une veine grise verticale plus dure qui croisait la trajectoire du percement.

Entre le genou sur son chariot et la base fixée sur le plateau, les deux premiers goujons avaient déjà été mis en place (comme visible sur l'image ci-contre), démontrant s'il en était besoin que l'emboîtement était précis et donc que le parallélisme était exact.
Enfin plusieurs percements furent effectués avec une carotteuse (ci-contre). Ils nous ont permis de conserver des échantillons de marbre suffisamment important pour que des études de caractérisation du matériau soient effectuées à l'avenir.
La base quant à elle était tout à fait irrégulière. Les sculpteurs avaient probablement simplement calé ou encore scellé la statue sur un lit de mortier dans son emplacement d'origine. Une assise moulée aurait été possible.
Nous avons préféré montrer cette base. Aussi avons nous collé de petite rondelle d'acier au mortier de résine à des emplacements précis ou nous avions relevé sur le modèle numérique la distance exacte avec un plan représentant l'horizon.
Les goujons en acier inoxydable sont composés de trois parties : deux tubes sont collés chacun dans le trou d'un des deux blocs à assembler ; un corps tourné s'emboîte librement dans les deux tubes et comporte à mi distance une butée saillante et d'un côté un filetage. Celui-ci permet d'ajuster précisément après collage la distance entre les deux blocs de pierre de telle sorte qu'ils soient en contact mais sans pression ; la charge s'appuie en effet sur le corps en acier. Cet avantage n'est effectif que lorsque le goujon est placé sur l'axe vertical du centre de gravité des blocs supportés.
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Maquillage des petites rondelles d'acier à la couleur de la pierre.
POUR EN SAVOIR PLUS
Consultez le site du Musée départemental d'Arles Antique