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TOGATA

NETTOYAGE ET PRÉSENTATION

N° d'inventaire : P 135

Cette statue de femme gallo-romaine a été réalisée dans un calcaire grossier comportant de nombreuses inclusions de coquillage. Sous un fort empoussièrement et des dépôts terreux, elle porte une belle mais fragile patine naturelle ocre.

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La base a subi d'importantes pertes de matière de toutes cotés, et sans doute des modifications anciennes si l'on en juge par une surface plate mais oblique par rapport à l'horizon visiblement retaillée. Cette modification sans doute effectuée pour le besoin d'une ancienne présentation dans un massif maçonné, ne permet plus à la statue de se tenir debout.

La première étape de notre intervention a donc consisté, en suspendant l'œuvre à deux palans, à rechercher la position spaciale la plus vraissemblablement conforme à l'état d'origine.

Vue de face, une indication est donnée par les plis du drapé sous le bras gauche du personnage féminin. Le drap de la toge tombe en effet sans contrainte à cet endroit et doit donc avoir été verticale, c'est à dire perpendiculaire à la l'assise perdue de la statue.

Vue de profil, la même remarque peut être faite quand à la vraissemblable verticalité du drapé. Mais un autre détail tout aussi significatif apparait sur l'arrière de la statue. Une surface plane en bas du dos juste ébauché de cette ronde-bosse adossée désigne certainement le reste du volume parallélipipédique sur lequel le sculpteur a tracé puis taillé la statue.

La ligne verticale sur l'image ci-dessus, aligne le faisceau plan d'un niveau laser rouge avec l'axe du drapé que nous supposons avoir été vertical à cet endroit. Sa perpendiculaire en dessous de la statue indique pour la face l'horizon à respecter pour la nouvelle présentation.

Ci-dessous, pour la vue de profil, deux verticales ont été tracées ; l'une alignée à peu près aux plis du drapé, l'autre plus rigoureusement à une zone plane en bas de la face arrière.

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Ces deux détails concordent à peu près. La verticalité du drapé obligerait à accentuer l'inclinaison vers l'avant du volume de la statue. Aussi, plutôt que d'aggravé ce porte-à-faux, et conscient de l'arbitraire de notre décision, avons-nous choisi comme référence le "plat" arrière du bloc d'origine pour déterminer l'attitude de la statue dans la nouvelle présentation.

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Ci-dessus, le niveau laser et un miroir permettent d'incliner la statue jusqu'à ce que le faisceau vertical se superpose avec la zone plane à l'arrière du bloc

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La zone ci-dessus, révélée par le faisceau plan d'un laser rouge correspond très probablement à ce qui reste de la surface initiale arrière du bloc de pierre avant la taille de la statue. Si ce bloc était un paralléllipipéde précis, cette zone devait être perpendiculaire à l'assise de l'œuvre.

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Cette recherche de la restitution de la statique de l'œuvre a été grandement facilitée par l'usage du faisceau laser plan auquel nous avons ajouté un miroir pour renvoyer le faisceau dans les zones hors d'atteinte de la statue.

Nous avons ensuite suspendu la statue à un seul palan dans la position restituée. Le faisceau vertical pointé sur la chaine du palan, nous a alors permis de déterminer l'axe vertical du centre de gravité de la statue pour cette position et de le tracer au crayon sur la base de la pierre. Une ligne pour la face, une autre pour le profil et quelques autres diagonales pour vérification.

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C'est cet axe qui servit de fil conducteur à la conception du nouveau support de présentation.

Deux planchettes verticales et perpendiculaires à la face ont été découpées au profil de la pierre et placées de part ét d'autre de l'axe du centre de gravité (voir flèche rouge sur l'image de gauche). Elles suffiraient théoriquement à elles seules à maintenir la statue en équilibre. Une plaque carrée horizontale, elle aussi centrée pour la face sur l'axe du centre de gravité, a été dimensionnée de telle sorte qu'elle englobe la volumétrie de l'œuvre.

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Pour un meilleur équilibre visuel dépendant sans doute d'un sentiment d'insécurité induit par l'étroitesse de ce premier support, une troisième planche a été ajoutée sur la gauche à égale distance mais en retrait frontal.

Cette disposition rompant avec la disposition symétrique des deux premières verticales et de la base horizontale, tend à accompagner le mouvement du corps du sujet, lequel est appuyé sur la jambe gauche tandis que la jambe droite s'apprête à faire un pas en avant.

Vue de profil, nous avions déjà remarqué la tendance de la statue à exprimer un porte-à-faux vers l'avant, lequel exerçait un effort sur la pierre qui pouvait avoir causé lors d'un choc la rupture de la base. Les deux planches verticales axées de part et d'autre du centre de gravité ont donc été prolongées vers le haut pour constituer une potence qui viendra retenir la statue au niveau de la mortaise d'emboîtage du bloc de la tête aujourd'hui disparu.

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Ces deux planches ont été maintenues distantes de la pierre pour garder la lecture du drapé du dos.

L'ensemble est reposant sur une base. Examiné de tous cotés le projet semblait à ce stade suffisamment abouti pour que les gabarits soient confiés à un métallier pour sa réalisation en acier.

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Le gabarit en bois vue de profit
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Le gabarit en bois vue de dosA
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COUVERCLE DE SARCOPHAGE
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