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"LE PLATANE" DE MATISSE
Donation Alice Tériade
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Journal d'une restauration
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St Jean
Cap Ferrat
23 février 2007
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LA VILLA NATACHA
Dans un luxuriant jardin à St-Jean Cap Ferrat est une modeste maisonnette qui évoque un temps révolu ; celui du village de pêcheurs, à deux pas de Nice.
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C’est là que Tériade recevait ces amis artistes, sa table étant toujours ouverte à ceux qui inventaient l’art de leur temps : Matisse, mais aussi Picasso, Chagall, Léger, Rouault, Laurens et Miro, dont Cartier-Bresson immortalisa tant de ces instants vécus dont ce lieu magique est encore imprégné.
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Tériade comprenait si profondément les artistes qu'ils s'y sentaient chez eux et plein de gratitude si l'on en juge par ces œuvres laissées par chacun d'eux dans ce jardin et sur les murs de la villa dont une part importante constitue la donation d'Alice Tériade, son épouse, au musée Matisse du Cateau Cambrésis. Tout particulièrement dans la minuscule salle à manger où Matisse "ouvrit une baie" en céramique donnant sur un platane trop grand pour s'y trouver contenu et qu'il éclaira d'un vitrail.
Giacometti, quant à lui, avait créé bien avant pour cette salle, ce lustre en plâtre pour éclairer leurs soirées passionnées.
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Au décès d'Alice Tériade, l'ensemble des œuvres encore en sa jouissance fut transporté au musée Matisse. Toutes sauf "l'arbre" de Matisse, le vitrail "des poissons", et la "Fontaine" de Laurens maçonnée sur un mur du jardin.
Le lien des ces trois œuvres avec le bâtiment devait être brisé pour les en affranchir. Ces opérations délicates nous furent alors confiées dont la plus complexe fut sans doute la transposition de "l'arbre".
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Lors de notre première visite, un trou pratiqué dans l'angle inférieur gauche de l'œuvre nous apprit qu'elle était collée comme un simple carrelage sur un panneau de béton armé, coulé dans un cadre d'acier, lui-même scellé dans une découpe de la mince cloison.
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La cohabitation à long terme des fragiles carreaux de céramique (20,5cm x 20,5 cm x 0,5cm) avec le panneau de béton contraint par un cadre en constante dilatation/rétraction avait déjà provoqué des altérations visibles comme des fissures (voir ci-dessus), et un cloquage plus inquiétant encore puisqu'il semblait, au son creux d'un petit coup du doigt, que le centre de chaque panneau se décollait du support. Les carreaux auraient-ils pu choir un jour ?
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Il faudrait donc séparer définitivement les carreaux de leur support pour donner à l'œuvre l'assurance de traverser le temps sans plus s'altérer.
Un impératif logique qu'il allait falloir traduire en acte...
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