Sanctuaire marial de Mvolyé

Une Basilique
pour le 3ème millénaire

AU CAMEROUN,
DANS L'ELAN DES BATISSEURS

  Vue extŽrieure sud-ouest

 

   

Jean Uhalde
Ingénieur structure

  CONCEPTION
FABRICATION
CONSTRUCTION
AUJOURD'HUI
     
     
     

Genèse

 
     

SANCTUAIRE MARIAL
DE YAOUNDE - MVOLYE

  Les premiers missionnaires Pallotins allemands "ont planté l'Eglise du Cameroun" et l'ont consacré à Marie Reine des Apôtres à Marienberg le 8 décembre 1890.
La colline de Mvolyé à Yaoundé fût, depuis 1901, la Mission-Mère de l'Eglise catholique du Centre, Sud et du Sud-est du Cameroun pendant plus de 50 ans (pour en savoir plus consulter le chapitre
"cent ans d'histoire").
Le rayonnement et la vocation de ce lieu conduisirent à la construction en 1923 - 27 de la première cathédrale de Yaoundé, dédiée au Saint Esprit. Face à l'affluence des " grandes foules pentecostales d'alors ", la construction d'une nouvelle Cathédrale, au centre ville, fut entreprise avec consécration en 1955.

Vers la fin des années quatre vingt, l 'ancienne Cathédrale de Mvolyé, si chargée d'histoire, menaçait de tomber en ruine. Par ailleurs, la décision prise par les Evêques du Cameroun de célébrer à Mvolyé la clôture des cérémonies du premier Centenaire de l'évangélisation du Cameroun et face à l'importance croissante des grands rassemblements, conduisirent Mgr Jean Zoa, Archevêque de Yaoundé, au lancement du projet du Sanctuaire Marial de Mvolyé, capable d'accueillir 15 à 20 000 fidèles, avec une grande église largement ouverte pour s'étendre sur une esplanade extérieure.

Le projet

  Faade de la Basilique.
     

CONCEPTION
Marc Nicol ; Architecte
Jean Uhalde ; Ingénieur

  La vision de Mgr Zoa se traduit en un programme comportant tout d'abord la réalisation sur la colline de Mvolye, à Yaoundé, d'une église de 3500 places dont la façade serait ouvrante pour s'élargir sur un parvis lors des pèlerinages et grandes célébrations religieuses.
Sa conception devait s'appuyer sur une recherche d'expression symbolique, avec des dispositions favorables à la participation des fidèles aux offices et au recueillement. Un soin particulier devrait être apporté à l'acoustique et à la sonorisation. Et il fallait prendre en compte la nécessité de locaux annexes : une vaste sacristie et une chapelle de semaine, des sanitaires, un bureau et local technique.
Pour cette réalisation, Mgr Zoa souhaitait qu'il soit fait appel aux ressources locales : humaines et matières premières valorisées par des savoir-faire transférés.
Pour une tranche de travaux ultérieurs, le programme prévoyait aussi l'urbanisation de la colline pour l'accueil des pèlerins, une route circulaire avec un chemin de croix.
     

La conception

  Vue intŽrieure de la nef de nuit
     

Cet ouvrage aurait donc les dimensions d'une grande cathédrale

  A partir de la symbolique d'une structure fondée sur douze colonnes, symbole des douze apôtres, centrée vers le chœur inondé de lumière, lieu de célébration de l'Eucharistie, Marc Nicol , architecte et Jean Uhalde, ingénieur spécialisé en structure ont élaboré un projet basé sur les critères suivants :

- offrir à l'assemblée disposée dans la nef, un espace convivial disposé autour de l'autel, en évitant la gène des piliers et une trop grande distance entre l'assemblée et les célébrants officiant dans le choeur.
- répondre, dans un grand élan de modernité à la symbolique attachée à un lieu de culte qui, de surcroît, sera visible de la ville de Yaoundé.
- Concevoir cet ouvrage de dimensions exceptionnelles dans le respect des impératifs techniques et économiques de faisabilité.
- Faire appel ,pour cette réalisation appelée à faire partie du patrimoine du Cameroun et de l'Afrique, aux ressources locales: ressources humaines et matières premières , avec possibilité d'un transfert de technologie porteur d'avenir pour ce pays.
     

Le choix technologique et architectural

  Vue extŽrieure du colatŽral Est
     
     

Une étroite symbiose et une grande complémentarité entre l'Ingénieur et l'Architecte ont permis de concevoir cet édifice qui procède d'une étroite corrélation entre le symbolisme et l'ingénierie.







Coupe longitudinale

Hauteur 32m
Longueur 75m
Image cliquable
Plan d'exécution de structure
UBC Ingénieurie


rencontre de la nef et du choeur sur la grande verrire centrale

  Dans un tel projet, la conception et l'étude technique de la structure de dimension exceptionnelle, aptent à répondre aux impératifs aux critères du projet, réalisées par Jean Uhalde- ingénieur structure sont des éléments fondamentaux qui ont permis à Marc Nicol architecte d'établir, avec talent, le projet architectural de l'ouvrage. .

Après étude comparée des coûts des différentes techniques de construction de ce type d'ouvrage, la solution d'une structure en bois dur lamellé-collé géante fabriquée dans un atelier à monter sur le site a été retenue. Cette solution, faisant appel aux ressources locales, permet notamment de supprimer les frais de transport, en convois exceptionnels pour les éléments
cintrés de 36 m, et de réduire les coûts de manutention minimum. En outre, le Bilinga a été retenu pour sa durabilité, ses caractéristiques mécaniques, son aptitude au collage, son coût et ses possibilités d'approvisionnement.

La superstructure de l'édifice est composé de:

- douze poutres géantes en bois lamellé-collé au dessus de la Nef, dont les plus grandes dépassent 50 m de longueur, convergeant vers le chœur. Elles reposent sur douze colonnes en béton armé et sont suspendues, coté choeur, à la base de son tympan supérieur .

- La structure de forme ogivale, à base circulaire du Choeur. Celle-ci est composé de dix arcs concourant en leur sommet à 32 m. Une verrière supérieure, disposée dans le tympan, éclaire abondamment le choeur.

- L'ensemble de l'ouvrage reçoit un platelage en Bilinga supportant une couverture en cuivre à joints debout de grande durabilité. Il constitue le plafonnage uniforme de l'édifice dont les qualités acoustiques sont remarquables.

Il faut noter que l'unicité du Bilinga mis en œuvre en structure et platelage est un élément important de l'esthétique intérieure de l'église.

Les deux volumes du Choeur et de la Nef suivent un tracé directeur à deux centres, dont l'intersection délimite les zones de célébration dans le Choeur et celle de l'assemblée des participants située dans la Nef.
     

Le tracé régulateur et la symbolique architecturale

  Voute du Choeur
     








TracŽ rŽgulateur

Largeur 83m
Longueur 75m
Image cliquable
Plan d'exécution de structure
UBC Ingénieurie













Vue extŽrieure du Choeur

  Marc Nicol, Architecte, nous expose sa conception: "Le Choeur et la Nef sont basés sur un tracé régulateur complexe constitué de deux centres vers lesquels convergent d'une part la Nef et d'autre part le Choeur.

Ces deux systèmes s'imbriquent en une zone de recouvrement qui détermine le lieu de célébration qui abrite l'Autel. Ces deux centres ont chacun une fonction particulière :

Le premier, vers lequel converge la Nef , désigne l'emplacement prévu pour le tabernacle.
Le second vers lequel converge le Choeur a valeur de symbole, car il détermine un changement de lieu de la Nef au Chœur . C'est aussi à cet endroit que l'allée centrale s'arrête au profit des marches en arc de cercle, centré sur le tabernacle, qui matérialisent ce changement de lieu dans l'espace et délimitent le lieu de célébration ...


... La Nef est composée de douze poutres principales à l'image des douze Apôtres et que le Choeur est composé de neuf secteurs principaux"... Le Choeur est composé d'arcs en bois lamellé-collé culminant à 32 m.

"En regardant la vue en plan de l'édifice et la coupe longitudinale, on comprendra bien l'imbrication et l'interprétation des volumes de la Nef et du Chœur.
Le Choeur, symbole de l'esprit et de la stabilité, domine la Nef qui, au fur et à mesure que l'on progresse de l'entrée vers l'Autel, s'élève dans un élan régulier vers la lumière qui tombe de la partie haute du Choeur.

En façade, cette partie vitrée constituée de rayons à nouveau mais qui n'ont aucun centre (ou une multitude ) matérialise le fait que l'esprit de Dieu est partout, présent dans le temps et dans l'espace.


... La Nef possède sa propre symbolique montrée par le galbe de ses poutres. Nous venons de voir qu'elles s'élèvent vers le Choeur, mais elles s'élèvent aussi vers l'intérieur au-dessus des entrées de l'église comme un appel et un accueil. Le point bas de ce galbe concrétise un espace de transition formant galerie sur toute la périphérie de la façade, à travers laquelle les fidèles
rentrent dans l'église.
" Avec ses deux collatéraux refermant ce vaste volume, la grande toiture en
bois abritant la Nef, évoque deux ailes protectrices, symbole du manteau de Marie.

"Pour renforcer la direction principale de l'allée centrale, déjà marquée par la présence d'une porte monumentale, chaque entrée secondaire est décrochée de la façade puis inclinée vers un centre qui semble être situé sur l'axe du bâtiment. Nous renforçons cet effet d'axialité par une dégression de la profondeur de l'auvent celui-ci semblant descendre du centre vers les côtés par secteurs successifs.

Il y a donc deux lectures dans la régulation des lignes de ce projet :

- Une lecture en plan par le recouvrement de deux convergences pour la communion,
- Une lecture en façade par la divergence de ses éléments pour l'élévation et la spiritualité."
     
    Grande verrire centrale
     

  LA FABRICATION DU LAMELLÉ-COLLÉ
     
    CONCEPTION
FABRICATION
CONSTRUCTION
AUJOURD'HUI