Former les Hommes Par M. Vincent Etaba Bélibi Conducteur des travaux de la Basilique Notre Dame des béatitudes           L'équipe des charpentiers de Mvolyé

"-Nous sommes ici en face d'une réalisation qui est le fruit de la coopération Nord-Sud, plus précisément, franco-camerounaise. Ceci me donne l'occasion de m'adresser à nos frères camerounais et à nos frères africains : la construction de l'Afrique se fera par les africains, certes avec l'aide et la participation d'autres pays, mais à partir de notre propre initiative. L'adage dit si bien, "aide-toi et le ciel t'aidera". Nous avons donné ici une preuve précieuse que nous disposons à la fois des ressources naturelles et des ressources humaines pour prendre en main notre développement. Le bois ,une de nos matières premières dont nous regorgeons tant en qualité qu'en quantité attend seulement notre bonne volonté pour être transformé au pays et contribuer à notre essor économique."

Le bois est notre avenir. Nous devons apprendre à gérer intelligement nos ressources pour que s'élève durablement notre niveau de vie tout en évitant une catastrophe écologique, aujourd'hui gravement prévisible.

"-Nous avons montré l'exemple de la voie à suivre. Que les hommes d'affaire de ce pays se lèvent et tirent le meilleur parti de la coopération Nord-Sud pour que se développent l'industrie et l'artisanat du bois et nous serons en mesure de construire nos propres infrastructures et d'exporter des produits finis pour accroître le revenu du pays. Il ne suffit plus de vendre le bois sur pieds à des industriels étrangers. Si le bois n'est que de l'argent à court terme nous verrons rapidement disparaître nos forêts sans pour autant venir à bout de la misère. Le bois est notre avenir. Nous devons apprendre à gérer intelligemment nos ressources pour que s'élève durablement notre niveau de vie tout en évitant une catastrophe écologique, aujourd'hui gravement prévisible."

Le transfert de technologie c'est le juste partage du génie humain. Nous devons nous approprier le savoir pour agir sur notre destin.

"-Cela passe par la formation des hommes. Il nous a fallu quatre ans et demi pour construire la charpente de la Basilique et atteindre le niveau de performance technique où nous nous trouvons aujourd'hui. J'ai assumé pendant les trois premiers mois la formation du personnel engagé. Une maquette école a été tout d'abord réalisée pour que chacun s'imprègne avec plus de facilité de la méthodologie qu'il fallait utiliser pour arriver au résultat final. Cette formation a donné ses preuves. J'ai été particulièrement touché par la reconversion des métiers. Nous avions par exemple engagé des licenciers en droit qui sont devenus, je dirais de façon humoristique, de véritables alpinistes. Ils ont su accepté d'apprendre humblement ce métier manuel et ils l'ont exercé avec conviction, avec aisance même et avec toute la confiance que j'avais en eux. Nous avons connu des difficultés du fait que nous ne disposions pas de l'outil industriel qu'il aurait fallu pour un tel ouvrage. Tout a été fait ici à une échelle artisanale. Chapeau à l'équipe et à ceux qui nous ont aidé à réussir. Malgré le manque d'équipement, le résultat est là. Je pense que si les moyens étaient aujourd'hui donnés nous ferions de grandes choses, car la volonté des hommes est au rendez-vous de l'histoire."

Ayons confiance en nous-même

"-Alors je voudrais dire à mes compatriotes qu'il nous faut seulement avoir confiance en nous-même. Cela paraît simple, mais je sais que c'est le plus difficile ; car nous manquons d'expériences positives et de réalisation concrétes. C'est pourquoi cette Basilique est si importante pour notre pays, car elle constitue la preuve tangible, visible aux yeux de tous, de notre capacité à entrer dans le troisième millénaire la tête haute et le courage au ventre pour relever le défit du développement."

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